Publié dans Politique

Maison de force de Tsiafahy - Le meurtrier de Nanah déclaré évadé

Publié le dimanche, 11 mai 2025

Abasourdis. Les parents de Nanah le sont après avoir appris que l’assassin de leur fille, s’est évadé de la Maison force de Tsiafahy. Dix ans après le drame qui a bouleversé leur vie, la famille est une nouvelle fois confrontée à l’injustice. 

Pour rappel, il y a donc une décennie, jour pour jour, le 10 mai 2015, vers 21h, le corps sans vie de Nanah Rabarison est retrouvé du côté du Mausolée, victime d’un meurtre d’une rare violence. Le choc est immense. L’affaire avait à l’époque fait la Une des journaux du pays. La reconstitution du crime avait particulièrement retenu l’attention de l’opinion. Son meurtrier, identifié comme Ainarifetra Barinasy, est condamné à 15 ans de travaux forcés. Pourtant, les proches de Nanah n’ont jamais cessé de dénoncer ce qu’ils estiment être un traitement judiciaire trop clément à l’égard de cet homme reconnu coupable d’homicide.

 

La famille de la défunte soutient par ailleurs que le jeune homme aurait bénéficié de certaines largesses depuis son incarcération. Dans une publication poignante diffusée par le père de la victime, la famille revient notamment sur ce qu’elle qualifie d’« aberration judiciaire ». En effet, malgré sa condamnation, le meurtrier aurait été placé en régime de Main- d’œuvre pénale (MOP), lui permettant de sortir de la maison de force de Tsiafahy pour travailler à l’extérieur. Une mesure que les proches contestaient fermement, compte tenu de la gravité des faits reprochés.

Plus encore, l’individu aurait été autorisé à se rendre à Fianarantsoa en 2024 pour assister au baptême de son enfant. La famille de souligner à ce titre que selon elle, Barinasy n’était pas marié au moment de son incarcération, et avait déjà bénéficié d’un transfert à Fianarantsoa entre 2019 et 2020 – localité qui n’a pourtant pas de maison de force - avant d’être renvoyé à Tsiafahy grâce à l’intervention du ministère de la Justice. 

C’est à l’occasion de ce nouveau déplacement à Fianarantsoa, au mois de mai 2024, que le détenu aurait profité de l’opportunité pour prendre la fuite. Depuis, il n’est jamais retourné à la prison. Suite à des informations faisant état de cette évasion, la famille de Nanah s’est rendue à Tsiafahy pour vérifier les faits. Leurs craintes ont été confirmées car Ainarifetra Barinasy ne s’y trouvait plus. Une source autorisée nous a également confirmé l’évasion. Reste cependant à savoir pourquoi aucun avis de recherche officiel n’a été lancé contre l’évadé par les Forces de l’ordre ou bien n’ont-elles pas été avisées?

Face à cette situation, les proches de Nanah ont lancé un appel solennel où ils enjoignent toute personne hébergeant le fugitif ou lui louant un logement à signaler immédiatement sa présence aux autorités les plus proches. Ils rappellent que quiconque participe à sa dissimulation pourrait être considéré comme complice. L’appel s’adresse également à tous les citoyens, susceptibles de détenir des informations. 

Selon les informations recueillies par les proches, le fugitif se serait replié à Toamasina, où il aurait vécu ces derniers mois dans la clandestinité. Il aurait même obtenu une nouvelle carte d’identité, tout en conservant son nom d’origine, et serait en possession d’un passeport, dans l’intention supposée de quitter le pays, bien qu’il fasse déjà l’objet d’une Interdiction de sortie du territoire (IST). Il aurait, depuis la publication  du père de la jeune fille, disparu de Toamasina.

La famille espère en tout cas que cette affaire, dix ans après la disparition tragique de Nanah, ne sombrera pas dans l’oubli. Elle demande que justice soit enfin rendue pleinement, et que le meurtrier purge la peine qu’il mérite réellement. 

 

La Rédaction 

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Editorial

  • Signal fort (III) 
    Jean louis Andriamifidy bouscule ! Le président du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) secoue le « système établi » afin d’éveiller la conscience et l’âme des premiers responsables dont en premier lieu les parlementaires notamment ceux de Tsimbazaza pour enfin mettre le holà à la corruption et l’impunité. Sur ce point, le président du CSI ne s’est pas trompé d’adresse. Il sait très bien à quelle porte frapper. Jean Louis Andriamifidy, président du CSI, en chair et en os, se présente devant les députés à la tribune de l’Assemblée nationale, leur demandant de prendre leurs responsabilités devant la nation. Concernant la lutte contre la corruption, il ne fallait jamais méconnaître qu’il existe deux catégories de corruption c’est-à-dire deux types de corrupteurs : le commun des mortels, les menus fretins et les membres du pouvoir à savoir élus parlementaires, anciens ministres ou en exercice, chefs d’institution anciens ou en…

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