La famille de la défunte soutient par ailleurs que le jeune homme aurait bénéficié de certaines largesses depuis son incarcération. Dans une publication poignante diffusée par le père de la victime, la famille revient notamment sur ce qu’elle qualifie d’« aberration judiciaire ». En effet, malgré sa condamnation, le meurtrier aurait été placé en régime de Main- d’œuvre pénale (MOP), lui permettant de sortir de la maison de force de Tsiafahy pour travailler à l’extérieur. Une mesure que les proches contestaient fermement, compte tenu de la gravité des faits reprochés.
Plus encore, l’individu aurait été autorisé à se rendre à Fianarantsoa en 2024 pour assister au baptême de son enfant. La famille de souligner à ce titre que selon elle, Barinasy n’était pas marié au moment de son incarcération, et avait déjà bénéficié d’un transfert à Fianarantsoa entre 2019 et 2020 – localité qui n’a pourtant pas de maison de force - avant d’être renvoyé à Tsiafahy grâce à l’intervention du ministère de la Justice.
C’est à l’occasion de ce nouveau déplacement à Fianarantsoa, au mois de mai 2024, que le détenu aurait profité de l’opportunité pour prendre la fuite. Depuis, il n’est jamais retourné à la prison. Suite à des informations faisant état de cette évasion, la famille de Nanah s’est rendue à Tsiafahy pour vérifier les faits. Leurs craintes ont été confirmées car Ainarifetra Barinasy ne s’y trouvait plus. Une source autorisée nous a également confirmé l’évasion. Reste cependant à savoir pourquoi aucun avis de recherche officiel n’a été lancé contre l’évadé par les Forces de l’ordre ou bien n’ont-elles pas été avisées?
Face à cette situation, les proches de Nanah ont lancé un appel solennel où ils enjoignent toute personne hébergeant le fugitif ou lui louant un logement à signaler immédiatement sa présence aux autorités les plus proches. Ils rappellent que quiconque participe à sa dissimulation pourrait être considéré comme complice. L’appel s’adresse également à tous les citoyens, susceptibles de détenir des informations.
Selon les informations recueillies par les proches, le fugitif se serait replié à Toamasina, où il aurait vécu ces derniers mois dans la clandestinité. Il aurait même obtenu une nouvelle carte d’identité, tout en conservant son nom d’origine, et serait en possession d’un passeport, dans l’intention supposée de quitter le pays, bien qu’il fasse déjà l’objet d’une Interdiction de sortie du territoire (IST). Il aurait, depuis la publication du père de la jeune fille, disparu de Toamasina.
La famille espère en tout cas que cette affaire, dix ans après la disparition tragique de Nanah, ne sombrera pas dans l’oubli. Elle demande que justice soit enfin rendue pleinement, et que le meurtrier purge la peine qu’il mérite réellement.
La Rédaction